Mon p'tit vieux
MON P’TIT VIEUX
T’as pas eu la main heureuse
Mon p’tit vieux
Elle te jouait l’amoureuse
Pour si peu
Tu voyais déjà l’affaire
Dans une villa de banlieue
Elle aurait été la mère
De gamins blonds aux yeux bleus
Tu lui promettais
Elle disait « Oh mon chéri
Ca sert à rien la fortune
Mais épouse-moi, je t’en prie »
Et un jour devant le Maire
Aveuglé par l’euphorie
D’avoir su comment lui plaire
Ce jour-là tu as dit oui…
T’as pas eu la main heureuse
Mon p’tit vieux
Ta la trouvais merveilleuse
Tout radieux
Tu l’as mise dans ton lit
Couchée sur ton testament
Compte joint, assurance vie
Et couverte de diamants
Tu lui décrochais
Pour qu’elle reste auprès de toi
Au seul cas où ta fortune
Un jour ne suffirait pas
Chaque jour de ton mariage
Tu as fait des pieds, des mains
Pour oublier qu’à ton âge
On court moins vite qu’un lapin…
T’as pas eu la main heureuse
Mon p’tit vieux
Ses absences furent plus nombreuses
Puis adieu
Elle avait eu d’autres amants
Pour apaiser sa jeunesse
Elle a gardé tes diamants
Mais elle a vidé tes caisses
Tu ne la regardes plus
Englué dans ta mélasse
Sur la paille et sur le cul
Une garce t’a fait ta fête
Et tu veux la regretter
T’as des vélos dans la tête
Mon p’tit vieux, tu es cinglé !
Eysines, le 24 juin 1991
Céline ELIAS