Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

Ma France

Ma France, c'est celle-ci dans l'absolu, quelques vers que j'ai un jour appris par coeur car ils me touchaient aux tréfonds de moi-même alors que je n'avais que 17 ans. C'était une voix qui les exprimait et que j'entendais depuis des années au travers de ma mère qui en aimait l'interprète. Je parle là de "Ma France" par Jean Ferrat. Hasard du calendrier ou pas, sans vouloir me servir des sondages infondés qui manoeuvrent les opinions publiques, je reste depuis toujours clouée à "Ma France".

" De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France"

 

Il n'y a pas, selon moi, de France divisée. Alors que, depuis 30 ans, on s'efforce de diviser la France. Les gens de Gauche aidant ceux qui n'ont rien ont autorisé la fuite des capitaux de ceux qui avaient tout. Les gens de Droite aidant ceux qui n'avaient pas fui ont favorisé des tas de gestions incohérentes et associales.

Entre les deux engences j'ai vu s'installer, peu à peu, insidieusement ou pas, des incompréhensions et des propensions à aller aux extrèmes.

 

Je ne reconnais plus Ma France. J'étais fière de vivre dans un pays qui tolérait et qui grandissait sans cesse. Dans un pays qui savait faire la part des choses et prendre du recul pour grandir encore.

Tout a changé et il n'y a plus de recul. On  vit vite et dans l'immédiat. On ne projette nos existences qu'à court voire moyen terme. On a peur de demain. On a peur de nos ombres. Je suis française et je n'ai pas peur. Je n'incrimine personne nommément parce que le monde ne tourne pas comme on le voudrait.

 

Mais au fond, on voudrait quoi ? J'aimerais sacrément poser cette question aux gens de plus de 30 ans. J'aimerais qu'ils m'expliquent pourquoi ils ont baissé les armes ou pourquoi ils les prennent. J'aimerais qu'ils me disent en quoi vivre en France aujourd'hui les rend malheureux alors qu'ils ont toutes les libertés de s'exprimer, médias compris.

 

Qu'on me dise enfin pourquoi on doit se plaindre dans un pays où la liberté est telle qu'elle empoisonne la liberté de faire.

 

Les urnes décident mais...qui dédide des urnes ? Les politiques ? Allons, SVP, grandissons un  peu et rendons à la France ce que la chanson de Ferrat lui donna.

 

Je suis de France, je suis la France, je suis...perdue en mon pays. Rendez-moi son âme !!! S'il vous plait, rendez-moi âme !!!



13/03/2011
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