Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

Coup de blues septembre 2010

Mercredi 15 septembre 2010

 

Tout passe et tout lasse. Croisée des chemins ou des générations, je suis un peu...comment dire...larguée.

 

Larguée pour le boulot. J'apprends ces jours-ci que je devrais compléter mes divers cursus par une mise à niveau de l'outil bureautique. Je ne vous dirais pas ce que j'en pense car je tiens à rester polie sur mon blog mais suivez ma pensée. Si j'avais pour ambition de redevenir secrétaire comme il y a 20 ans pour un BTS que je n'ai pas choisi et qui me fut imposé, pour un boulot que je n'ai aimé qu'une fois il y a 20 ans aussi, parce que je le faisais dans un domaine qui me plaisait et que je n'y faisais pas que ça...loin s'en faut ! J'ai toujours été la plus lamentable des secrétaires ! Je n'ai aucune rigueur administrative. Pour moi, la vie n'est pas que sur papier. Entre ma vision de la vie et ce qu'il en est, je suis en décalage complet. Je ne suis pas à l'heure. J'ai ou 30 ans d'avance ou 30 ans de retard. C'est comme ça. Je dois faire avec et me satisfaire de jobs. Pas de mieux. Plus jamais de mieux pour les 6 prochaines années. J'aurais pu rêver de m'en sortir mieux et plus rapidement mais je n'ai pas ce qu'il faut pour ça. Amen. Je remballe mes idées, mes ambitions et tout ce que je pense savoir faire. Il parait que je ne sais rien. Sur le marché de l'emploi, il faut être réaliste, je ne vaux rien. Je suis une autodidacte qui n'a pas appris ce qu'elle sait par les études. Les études m'ont poursuivie. Je ne les ai pas aimées. Du tout. On me demandait d'appliquer sans réfléchir et j'ai toujours cru qu'il était plus utile de savoir réfléchir au lieu de bêtement appliquer.

Du haut de mes 43 ans et quelques mois de babillage, je m'aperçois que j'ai tout faux. Je ne suis pas dans le monde réel. Je suis dans un monde que j'aimerais plus à l'écoute des gens comme...moi. Je pourrais faire des tas de stages non rémunérés pour prouver ce que j'avance si je pouvais me permettre de ne pas être rémunérée. Alors je postule partout pour faire du phoning. Je vais gagner la moitié de ce que je gagnais avant...

 

J'ai du mal à faire machine arrière. Voilà tout. J'ai cru que je pouvais, que je savais et que je pourrais apprendre tout en 2 mois quand il faut 20 ans à d'autres pour tout assimiler. J'ai commis des erreurs. J'ai été naïve. J'ai aimé ce boulot. Bon sang, je n'ai jamais été aussi heureuse !!! Je me sentais comme un poisson dans un aquarium de 500 litres. J'avais juste oublié que je n'étais pas la bienvenue.

J'ai craqué quand j'ai perdu cet emploi. Craqué complètement. Dans tous les sens du terme. C'est venu lentement mais sûrement.

 

Alors maintenant, il me reste quoi ? Devenir secrétaire ? Etre malheureuse le restant de mes jours ? Mettre tout ce que je sais et que je suis dans une bulle pour ma retraite...dans 30 ans (oui, j'ai fait le compte et je n'ai pas le choix. Je me fous de vos combats sur le sujet !).

 

Je suis larguée. Perdue. On m'a même dit que mon seul point fort qui était la lettre de motivation ne servait plus à rien aujourd'hui ! C'est vous dire à quel point je suis dépassée !!!

 

Dois-je vous parler de musique ?

 

J'arrive encore à peu près à suivre les musiques internationales - oui, je sais qui est Lady Gaga, ça épate, hein ? - mais surtout pour le jazz, le classique et le blues ou les incontournables comme Phil Collins.

Pour ce qui est de la musique française, je suis perplexe. Perdre dans la quantité. Pour moi, je reste à mes contemporains ou pas loin. J'aime Calogero. J'aime Yannick Noah. Et j'aime aussi Eddy Mitchell ou Michel Sardou. J'attends avec impatience un hypothétique nouvel album de Goldman. Je fais aussi avec mon temps. Et mon temps rime avec ces artistes. Je ne comprends rien à la Nouvelle Scène Française. Je ne vois pas l'intérêt de textes trop textes et de musiques avec des mélodies qui n'en sont pas. Cela ressemble à ce que je faisais comme musiques avec ma guitare quand j'avais 16 ans ans et que je ne savais que gratter sur ma sèche sans avoir appris à le faire. Ca ressemble à 2 ou 3 accords qu'on décline à l'infini pour ne pas avoir à casser un texte pour une mélodie aboutie. C'est un travail bâclé et de m....voilà ce que j'en pense ! J'aime les mélodies de Calogero car il y a de la recherche et des variations. Je n'aime pas les autres qui amateurisent un vrai travail. Je l'ai dit ? Oui !!!

 

On ne devient pas artiste parce qu'on le veut ! Ce serait si facile ! On devient ce qu'on propose. Et après, on dure par ce qu'on fait hors modes à la noix. Je ne vois pas un Bénabar (que j'aime bien malgré tout...je dirais que c'est le moins mauvais mais c'est juste pour les textes !) perdurer si les mélodies redeviennent à la mode demain.

Je suis navrée d'être si vieux jeu mais une chanson c'est : un texte, une mélodie, des arrangements, une voix ou plusieurs et on emballe. A défaut de mélodie, on fait des textes. A défaut de textes on fait des mélodies comme dans les années 80 et 90. Entre les deux, on peut faire des trucs, non ? Et pourquoi ce qui est fait entre les deux n'entre plus dans les oreilles des médias qui imposent les modes ? Bonne question. Je suis contente de l'avoir posée ! lol !

 

Ce soir, je suis larguée. Je suis perdue. Je n'ai que 43 ans. Pas assez vieille pour être jetée au rebut. Mais plus assez jeune pour avoir tout suivi. Alors je vais faire avec ce que je suis devenue et je ne changerai pas tout ça. Le puis-je ? Non. Je m'adapte plus ou moins, c'est vrai. Mais qu'on ne demande jamais de devenir secrétaire en écoutant du rap ! Ou de la nouvelle scène française (et cette fois sans majuscules). Je n'ai plus rien pour moi mais je préfèrerais encore être femme de ménage que secrétaire.

 

Quitte à reprendre tout à zéro, je peux devenir fleuriste ? J'aime les fleurs.

 

Bon, j 'arrête. Je suis négative ce soir. Normal. On est le 15 septembre et mes créanciers ne vont pas aimer octobre. Moi non plus.



06/10/2010
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