Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

11 juin 2010

Vendredi 11 juin 2010

 

Calendrier oblige, vous savez de quoi je vais parler présentement ? Non ? Aucune idée ?

Je vais éliminer pour vous d'office les sujets que je n'aborderai pas ce soir, à la façon de Ruquier.

Je ne parlerai pas de :

- l'argent de nos élus et des controverses plus ou moins honnêtes qu'elles provoquent ;

- des attentats en Afghanistan et en Algérie (aujourd'hui) ;

- du procès des parents tortionnaires du petit Dylan dans l'Aveyron et des réquisitoires de la partie civile ;

- de mes amis, de mes amours, de mes emmerdes (petit clin d'oeil en hommage au Grand Charles) ;

- de mes projets plus ou moins boiteux ;

- de ma Divine, bestiole charmante qui n'a rien trouvé de mieux aujourd'hui que de tomber du haut de mon second étage parce qu'elle a voulu attaquer un chien qui se promenait en bas. Pas de bobo mais une grosse frayeur pour moi et je l'espère pour elle aussi.

 

Non, aujourd'hui, j'ai une furieuse envie de parler football. Pas le foot des supporters basiques qui savent tout mieux que les pros mais le foot tel que je le vis, tel que je le vois et tel qu'il rassemble parfois le monde.

 

Les footeux ont bien mauvaise presse parmi les intellos, vous le savez ? Une personne qui aime ce sport (car oui, je l'affirme encore assez fort, le football est un sport, même si...certains en font une religion avec tout ce qui va avec) est souvent assimilée à ceux qui le rendent guerrier et malsain. On imagine le footeux plein de bière et de drames (clin d'oeil cette fois au Grand Jacques...je n'aime que les grands !!! J'y peux rien ! C'est dans mes gènes de petite, sans doute), avec un QI à peine supérieur à celui de la poule ou du coq qui, en France, nous fait emblème, plus proche du FN que du PC, alors que je connais des gens au FN qui adorent leur PC ! Allez comprendre !!!!

 

Vade retro satanas tristes, j'aime le foot alors que je n'aime pas la bière, je ne me suis jamais battue avec personne depuis que je suis née (vu ma taille et mon poids, c'eut été suicidaire !), j'ai le QI d'une huître qui refuse de s'ouvrir tant qu'elle n'aura pas de perle et je vomis le FN. Pourtant - et bien que je n'en aime pas les paroles que j'estime dépassées et trop sanguinaires -, je chante "La Marseillaise" et j'en ai des frissons quand elle est reprise en choeur par...des supporters proches du FN. Je tourne en rond autour d'un ballon rond et d'idées carrées sur comment faire entrer ce qui est rond dans un triangle qui ne soit pas des Bermudes. Vous pas comprendre, n'est-ce pas ?

 

Moi expliquer.

Au foot, un jeu en triangle est souvent porteur. Il permet d'éliminer plusieurs adversaires quand il est pratiqué avec vélocité et envie.

Je viens de voir une nouvelle fois l'équipe de France ne pas jouer à fond cette règle de base du triangle. Ils jouent à plat. Et comme il n'y a pas un seul joueur assez mature ou assez fier de son maillot (c'est au choix...), le triangle devient linéaire et/ou trop évident pour l'équipe adversaire. Ca manque d'envie, ça manque de vitesse, ça manque de maturité pour prendre le jeu à son compte et oser.

 

Alors ce soir je me pose sérieusement la question de savoir ce que nous avons tous fait à ces garçons pourtant brillants dans leurs clubs respectifs. Raymond Domenech n'est pas responsable de tout ça !!! Faut arrêter de lui faire endosser toutes les responsabilités alors que ses joueurs se planquent derrière lui pour excuser leur manque d'efficacité. C'est toujours la faute du chef. N'est-ce pas Anelka ? Lui, je ne l'aime pas. Du moins pas en Equipe de France. Il ne montre rien sinon son peu d'entrain et son manque flagrant d'envie de marquer un but. On a pu tout dire sur Thierry Henry mais lui, au moins, a envie de faire quelque chose, quitte à y mettre une main. Sans sa main, la France ne s'intéresserait même pas à cette Coupe du Monde !

 

A force de critiquer l'entraîneur et les garçons, nous leur avons coupé les ailes. Nous les avons fait douter au-delà du supportable. Nous avons mis des gri-gris dans leurs têtes et quand ils ont désormais le ballon dans les pieds, ils s'en défont au plus vite afin de ne pas prendre la responsabilité d'avoir manqué une occasion.

Alors oui, ils se protègent comme ils peuvent en couvrant leurs oreilles de gros casques dernier cri. Est-ce qu'ils n'ont pas entendu les pessimistes et les critiques pour autant ? Non. Ils n'ont d'ailleurs entendu que ça. QUE CA. Voyez comme ils jouent et observez le potentiel qu'ils n'exploitent pas ensemble alors qu'ils le pourraient aisément. Il n'y a pas de raison footballistique autre que leur manque de confiance en eux. Ce sont des gamins qui remettent par facilité leur sort entre les mains de Raymond Domenech aux épaules si larges.

 

La vraie raison de ces résultats indignes de leurs talents personnels et de leur qualité collective c'est...NOUS !

 

Et plus longtemps nous serons fixés sur Domenech, moins nous serons capables de soutenir nos gamins comme ils le méritent. C'est ainsi que nous taperons sur l'entraîneur afin de ne pas avoir à taper sur nous-mêmes. Journaleux et pseudos spécialistes bien compris !

 

Finalement, le foot, c'est comme la musique et la politique : tant que tout va comme on aime et comme on veut, on porte les héros au pinacle. On leur élève des statues. Mais quand le train du succès déraille, on met UN seul responsable en tête de gondole pour ne pas avoir à nous demander si nous n'avons pas contribué à l'échec de nos propres espoirs.

 

Je suis footeuse mais responsable. Et je soutiens Raymond tout en disant aux gosses de ne pas écouter la vox populi. J'aimerais qu'ils écoutent leur instinct, leurs pieds s'il le faut. Ils le peuvent et ont tous les talents réunis pour aller jusqu'au bout de leur rêve et du nôtre. Come on guys ! Bet you can and you will !



22/06/2010
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