Songes et mensonges
Songes et mensonges
S’il n’était qu’une fois dans la vie d’un seul homme
Une vérité simple sans aucun décorum
Une ligne bien droite à l’encre indélébile
Un tracé bien distinct aux contours bien tranquilles
Nul n’aurait jamais eu recours aux subterfuges
A ces mots que l’on dit et qui sont des refuges
Pour ne pas s’avouer, pour ne pas se surprendre
Pour cacher ce qu’on est et ce que l’on engendre
Tout est partie d’un tout, tout a des conséquences
Un mot, un geste, un choix, ou l’option du silence
On fait ce que l’on doit, on doit ce que l’on pense
Mais sur un pied, sur l’autre, honni qui mal y danse
Alors l’homme serein s’agite de tourments
Et d’honnête et franc, voici que l’homme ment
Il s’invente une vie pour mieux voiler la sienne
Mais non pas pour tromper par ambition malsaine
Il ne ment que par jeu, ne trompant que lui-même
Il dit de grandes phrases pour ne pas dire « je t’aime »
Il part dans des délires et de longues complaintes
Pour ne pas se trahir dans l’ignorance feinte
Mais l’usage prévaut quand, à bout de mensonges
Il crie sa vérité, la première qui le ronge
Et que nul ne l’entend, et que nul ne le croit
Car la moralité des Hommes d’ici-bas
Est que la vérité n’appartient pas qu’à soi.
La Force (Dordogne) le 2 octobre 2005
Céline ELIAS
PS : Un petit clin d'oeil...Tarzan, si tu me lis...