Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

Nos différences sont notre force

Nos différences sont notre force.

Voici une profession de foi en l'être humain uniquement. Une profession de foi qui incorpore les fois diverses qu'ont tous les êtres humains depuis des siècles et des siècles. Fois ancestrales monothéistes ou fois plus diverses en des dieux nés d'espoirs. J'ai tout lu sur les fois de ce monde et si j'en pouvais, moi l'athée mais pas agnostique ni nihiliste pour un sou, en  retenir quelque chose c'est que toute foi n'est dictée que par l'espoir de lendemains meilleurs. C'est ce qui fait sa force et sa faiblesse. Car la force des uns est toujours la faiblesse des autres.


Qui détient la vérité ultime ? Personne. J'ai lu et relu toutes les théologies depuis leurs fondements jusqu'à aujourd'hui.  Personne n'a raison mais personne n'a tort. Je crois. Je crois que si les hommes sont  capables de croire qu'une force « divine » voire invisible ou incommensurable peut les conduire à espérer ce qu'ils veulent pour eux-mêmes et parfois, rarement, pour tous les autres, on peut en conclure qu'il y eut des illuminés vertueux selon les préceptes édictés par leur foi qui ont tenté de faire naître un monde de liberté et d'équité.  Et qui y sont parvenus. Jamais autant qu'ils auraient pu le vouloir et le rêver, mais à leur échelle, qui fit naître tant d'autres espoirs et tant d'autres rêves. Le monde n'est pas fait de liberté partout et tout le monde n'en a même pas la même notion !


Pourtant, quand on y regarde de plus près, ce qui motive l'humain, en dépit de sa foi ou de sa culture innée, c'est sa constance à chercher la liberté d'être ce qu'il est et d'exister. Depuis la nuit des temps, l'être humain a toujours cherché à imposer son intelligence et sa volonté sur tout ce qui pouvait l'empêcher de vivre. Il est devenu prédateur en fabriquant des armes capables de tuer les animaux qui allaient le nourrir. Puis il a domestiqué certaines espèces, pour se déplacer ou se nourrir sans avoir à chasser. Il a appris à chasser d'autres êtres humains pour un territoire et tout s'est enchaîné. D'un territoire à un pouvoir, d'un clan à un empire, il y a quoi ? L'espace d'un orgueil servi par des affamés de pouvoir qui ont engendré plus de  guerres à eux seuls durant ces  derniers millénaires que par les desseins mégalomaniaques d'un seul homme.  Aucun tyran de par le monde et l'Histoire n'aurait pu régner s'il n'avait eu à son service des « serviteurs » dévoués à ses causes pour leur seul bénéfice. Nul ne peut régner sans vautours asservis. Parce que lorsque l'Homme a pris le pas sur le règne animal, il était écrit sans doute qu'il devrait lutter contre lui-même.

Je suis athée. Par cela j'entends que ma vision de la création terrestre ne dépend d'aucune foi et que je rejoins les scientifiques dans leur approche. A mes yeux, nous sommes tous des protozoaires dominants qui avons su survivre en tuant ce qui nous a fait survivre. Nous avons développé pendant des millénaires, bien avant que nous devenions des bipèdes, l'instinct de survie qui a conditionné ensuite la vie sur Terre. Que nous descendions du singe, de la poule, de l'œuf ou du têtard,  nous sommes tous des prédateurs. Sans quoi, nous n'aurions jamais pu survivre. C'est la loi naturelle qui prévaut sur la technologie quand on pense que l'être humain n'avait alors qu'un cerveau à peine aussi développé que celui de la grenouille. Mais de ce batracien dont nous avons mangé les cuisses, nous, en France, et sur lequel nous n'avons jamais arrêté nos études au-delà de nos expériences cruelles sur ces animaux, nous devrions cependant nous souvenir qu'à l'instar de la grenouille, nous ne savons pas prévenir les dangers quand on nous a plongé peu à peu dans des mares d'eaux dormantes, puis chauffantes, puis nocives, puis acides et enfin bouillonnantes. On ne sait toujours pas prévoir quand l'eau de baignade sera dangereuse pour nous.

Et pourtant…pourtant, nous le savons instinctivement. Nous savons que ce qui est aujourd'hui dénoncé peut nous arriver demain. Nous savons que ce que des fous ont imaginé hier, on peut le créer désormais. On peut tout faire sauf…………………………………nous sauver.

Nous avons perdu l'instinct primaire du clan. Nous avons perdu de vue que le but premier de toute espèce était de survivre. Nous avons fait des guerres. Pour la foi, pour la liberté. Nous avons avancé jusqu'à imaginer un monde meilleur, où 6 milliards d'êtres humains seraient enfin égaux en droits et en pensées, quelles que fussent leurs fois et quels que fussent leurs espoirs. Nous nous battons depuis plus de 200 ans un peu partout pour ce que nous pensons être vrai et juste et équitable. Il m'arrive parfois de me demander si ce qui est vrai pour le monde Occidental  l'est forcément pour le monde d'ailleurs. Peut-on concevoir la liberté de la même façon en Europe de l'Ouest, aux USA, en Chine, en Tanzanie, en Birmanie ou en Patagonie ? Tant de siècles d'Histoire de nos propres pays nous séparent. Ce qui est naturel chez moi peut-il être mis en place à l'autre bout de la planète ? J'aimerais que cela soit le cas mais, encore une fois, est-ce que je suis sûre de détenir la vérité absolue ? Si je détruis un mode de vie au profit du mien, en apportant ma vision de la liberté et de l'athéisme ou en ne faisant qu'émettre des doutes raisonnables sur les croyances ancestrales du cru, est-ce que je fais pour le mieux ? Ne vais-je pas apporter avec moi de nouvelles croyances en des dieux moins pacifiques qui apporteront les notions d'orgueil, de pouvoir et de marché de dupes ? Que vais-je casser et qui durait depuis bien avant moi ? Que vais-je donner de mieux ?

L'arrogance de l'Homme est ce qui le conduira à sa propre perte quand il ne comprend pas que le mieux peut s'avérer être l'ennemi du bien et qu'il ne faut jamais gommer les différences puisque ce sont ces mêmes différences qui enrichissent et permettent l'évolution.



08/05/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi