Les réfugiés
LES REFUGIES
« Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares. »
Ce furent les cris des hommes hagards
Et puis les vivres qu'on recherche.
Ce furent des lignes vertes, des traces, des signes
Des souvenirs sous la nuit pâle, des quais
Ce furent les pleurs des rescapés
Et puis les dernières consignes.
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Quel futur
Quel avenir
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Plus de mur
Plus de mire
Et quel chez eux
Serait le mieux ?
Ce furent des villes sans âme, des no man's land
Des désespoirs pour un Etat, une vérité
Ce furent des lendemains souillés
Et des quotidiens à l'amende
Ce furent des lignes rouges, des noms, des marques
Des délations sous le fer dur, des mots
Ce furent les blessures dans le dos
Et puis l'odeur quand on embarque.
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Quel futur
Quel avenir
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Plus de mur
Plus de mire
Et quel chez eux
Serait le mieux ?
Qu'étaient-ils donc allés chercher
Vers cet ailleurs, la liberté
Ailleurs, qu'avaient-ils fini par trouver
Sinon leur nom : les réfugiés
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Quel futur
Quel avenir
Ils s'en furent
Ils s'enfuirent
Plus de mur
Plus de mire
Et quel chez eux
Serait le mieux ?...............
Céline ELIAS (sauf les deux premiers vers de A.Rimbaud)
Bègles (33) le 3/12/04