Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

Lettre ouverte aux grévistes

  • Question première : le droit de grève est-il inaliénable quand on prend des économies en otage et quand 2 millions de personnes revendiquent ce que 50 millions d'autres essayent de préserver ?
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  • A ceux qui manifestent et bloquent tout, je demande vraiment de me répondre sur l'immédiat et sur l'essentiel car on parlera des conséquences plus tard. Pensez-vous tous pouvoir changer le monde quand le monde est en crise et que vous empêchez des gens honnêtes, non syndiqués et apolitiques de travailler ? Pensez-vous vous rendre utiles quand on ne vous demande rien ? Pensez-vous avoir toutes les données nécessaires pour avancer vos revendications ? N'avez-vous jamais songé que vous pouviez être manipulés par les uns ou les autres ? Je demande juste. Je ne fais que demander. Je connais les laïus et j'entends les raisons. Mais les raisons de ceux qui sont dans les rues aujourd'hui sont bien éloignées du sujet du moment.
  • Les retraites ou la crise ? Choisissez mais ne prenez plus l'un pour prétexte de l'autre et avouez une fois pour toutes que vous agitez vos mandibules pour servir des lendemains qui vous semblent à ce jour meilleurs. Les options politiques à venir vous paraissent forcément meilleures que celles d'un gouvernement que vous n'avez pas choisi. Oui, je sais, vous l'avez en travers de la gorge depuis 2007. Oh vous n'auriez pas opté pour Ségolène (qui le peut ? Honnêtement !) mais un autre de ce camp vous aurait séduit. Comme peut séduire la fille de son père sans en avoir ni l'envergure, ni la compétence.
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  • Je ne vous comprends pas. Je peux admettre les débats sur les idées dans les hémicycles ou les journaux. Je peux admettre que l'on ne soit pas d'accord. Mais je n'admets pas qu'une minorité prenne un pays en otage économique. Cela s'appelle du terrorisme populaire.
  • C'est diaboliser ce qui est en place afin de mettre ce qu'on veut pour le remplacer.
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  • Oh, je ne dis pas que ce qui est en place est sain voire angélique. Mais je respecte mon Etat. Je respecte ma République. Je respecte même ceux qui ne pensent pas comme moi...à condition qu'ils me respectent assez pour ne pas m'imposer par leurs grèves, leurs manifs et leurs blocages, leurs inquiétudes pour demain, toujours bien récupérées par ceux qui perdent les élections dans les urnes.
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  • Sommes-nous devenu un pays qui vote d'une manière pour mieux critiquer dans la rue ? Sommes-nous si hypocrites ? On a le droit d'être déçu quand on porte nos espoirs sur un seul étendard. On n'en a pas le droit quand on n'y a jamais cru. Le seul droit restant étant de se battre pour inverser les tendances et les vapeurs. Or, là, ce que je vois, c'est du ramassage politique ET scolaire. Le bus en partance pour vos illusions est dans les rues. Montez à bord et vous passerez aux JT du monde entier, faisant de notre pays une exception amusante pour qui ne veut pas venir passer des vacances en France. Montez à bord et vous ferez oublier qu'il y a 50 millions de personnes qui ne vous suivent pas.
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  • Des gens qui ne vous suivront jamais car vous n'avez pas de bons arguments.
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  • A vous tous qui vous battez pour les retraites de demain, j'aimerais enfin demander ce que vous en attendez. Comment voyez-vous les choses concrêtement et chiffres à l'appui ? Le premier qui me dira que c'est un acquis social depuis 30 ans aura une fin de non recevoir. Je refuse ce genre de débat avec des gens qui ne savent pas débattre sur le terrain quotidien.
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  • Soyons responsables et solidaires ! Vous voulez vous battre pour demain ? Alors n'empêchez pas aujourd'hui de vivre. Merci d'avance !


19/10/2010
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