Celine Elias à l'écrit

Celine Elias à l'écrit

Les rats (coup de gueule animalier)

Ah nous vivons une époque formidable où l'on s'aperçoit que ceux qui sont sensés préserver les acquis sociaux des plus démunis ne pensent en fait qu'à leurs propres acquis. Où ceux qui sont sensés se préoccuper des autres passent leurs journées de travail à se préoccuper d'eux-mêmes, de leur prestige, de leur petit avenir et de leur position dans la danse.

Oui, nous vivons une époque formidable où l'on croit danser un tango quand il ne s'agit, au pire que de « la danse des canards » et au mieux d'une valse.  Car c'est la valse des torchons…pour emballer les canards gras, sans doute. Drôle de danse, au fond, pour agiter quelque tambouille trop cuîte.

Nous ne sommes pas dans « Ratatouille » bien que les rats aient envahi les cuisines des hôpitaux avec la complicité bienveillante et stupide des maîtres queux.  Certain hôpital a même laissé ses fourneaux aux mains des rats des champs.

D'ordinaire, j'ai beaucoup d'affection pour les mulots. Là, je crains qu'ils n'aient essayé de ressembler à de vrais rats des villes, charnus et dégoutants à souhait à force de se nourrir de nos déchets et excréments. Les petits mulots d'antan sont devenus des rats mutants. Cela me ferait presque penser à la Fable de La Fontaine « La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf ». Sa morale ressemble à s'y méprendre à celle que ces mulots m'ont enseigné : 

« Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages. »

 

Mais laissons cela ! Puisque les rats, c'est bien connu, quittent le navire quand celui-ci prend l'eau, se pourrait-il que ces mulots aient été démoulés avant l'heure pour ne pas avoir compris qu'en rongeant la coque de l'embarcation ils couleraient avec lui ?

 Je m'interroge aujourd'hui sur cette question car les mulots ont rongé tout ce qu'ils pouvaient sauf la vraie nourriture. Pourtant, grâce au flair inhérent à ces espèces animales, ils auraient du reconnaître l'odeur fétide du fromage caché en fond de cale depuis plusieurs années. Mais non, ces mulots mutants n'ont ni flair ni intelligence.

Ils rongent tout – et leur frein bien souvent -  car avant de songer à sauver leur petite peau, ils pensent d'abord à bouffer la main qui peut les nourrir, qu'elle soit celle du capitaine ou celle de ses lieutenants.  

Les mulots parviennent parfois à s'allier aux moussaillons qui eux-mêmes s'allient aux marins, eux-mêmes alliés aux sous-fifres, et, de ces alliances qui vont jusqu'à l'union si l'enjeu le réclame ne naissent que navires en perdition ou navires déjà perdus.

Car, je le répète, le mulot ronge tout, c'est dans ses gènes dégénérés. Il ne fait pas la différence entre une pomme et un pommier. Sa seule motivation est de ronger. Quitte à se noyer. Il sait que si lui coule, les autres couleront avec lui et cela suffit à satisfaire son besoin naturel de ronger tout ce qui n'est pas de sa propre condition de rat parce que rat tu nais et rat tu mourras.

Triste condition que la sienne dont il a parfaitement conscience. Tellement conscience même qu'il envie jusqu'à la mort ceux qui ont, selon lui, une condition meilleure et plus enviable.

C'est vrai que le moussaillon ne ronge rien, lui. Il nettoie, récure et ne pense à rien d'autre qu'à manger à sa faim. Il s'est embarqué sur le navire pour ça. C'est vrai aussi que le matelot est enviable, lui qui passe son temps à essuyer les colères des plus gradés que lui et à faire pour eux le sale boulot. C'est vrai que les sous-fifres ont la belle vie tant ils peuvent, d'un coup de pied, décider que les rats doivent être exterminés et d'en convaincre le capitaine pour signer l'ordre de marche.

Mais les plus enviables sont les décideurs :  le capitaine et ses lieutenants. Le navire tout entier, du pont aux salles des machines, des humains aux rats, dépend du pouvoir des cabines grand luxe. Et si un rat s'aventure en ces lieux, il ne voit que ce qu'il n'a pas l'habitude de voir, avec ses yeux de rat. Il voit l'apparat, il voit le prestige, il voit tout ce qu'il n'aura jamais car sa condition le lui interdit.

Nous ne sommes pas dans « Ratatouille » et on n'a jamais vu un rat devenir maître queux ou commandant de navire ! Et pour cause ! Dans la vie réelle, les rats mangent dans les poubelles des restaurants et quittent le navire quand celui-ci prend l'eau. Encore que, de nos jours, je doute qu'on autorise un rat à squatter les cales d'un bateau…sauf de ceux qui coulent, bien sûr ! Mais quand un bateau coule, il faut peut-être se demander si les rats n'ont pas signé une alliance ultime avec les vautours (NDLR :  dans mon esprit, les rats sont les passeurs et les vautours les assureurs...comprenne qui pourra car là, je suis vraiment tordue !!!).

 

Alors pourquoi est-ce que j'use de ces métaphores animalières aujourd'hui pour vous parler clairement du pourquoi de ma colère ? Parce que si je me laisse aller à dire clairement les choses et à expliquer le devenir d'un hôpital au travers de mes propos, on me dira que je suis revencharde, ce qui n'est nullement le cas. Je ne fais que constater. Je ne suis pas victime, loin s'en faut, des rats. Mais je les condamne à devoir se regarder en face pendant les prochaines années car ils vont avoir moins de choses à ronger s'ils veulent survivre. Ils ont coulé leur propre navire puisqu' ils ont cru que la première brêche était due aux mauvaises décisions des cabines de luxe, alors qu'ils avaient eux-mêmes ouvert ladite brêche.

Ils n'ont jamais eu la capacité de réfléchir au-delà de leur condition et de leur ambition. Dois-je leur pardonner leur bêtise ? Oui, même si elle m'attriste. D'autres, dans les mois à venir, n'auront pas la même mansuétude à leur égard.

Toutefois, pour en revenir à quelque chose de plus concret et de moins allégorique, est-ce que quelqu'un pourra un jour enfin me dire à quoi servent les syndicats de nos jours ??? Tous les syndicalistes doivent-ils passer un test de QI avant d'avoir la carte pour prouver qu'ils ne peuvent devenir que des poulpes et non des canards gras ? Et les canards engraissés sur le dos des poulpes doivent-ils toujours avoir le QI des moules ? Parce que là, aujourd'hui, tout porte à me faire croire que l'humanité ne se divise depuis des années que sur un seul concept : ceux qui en ont et ceux qui n'en ont pas. Et je ne parle pas de courage !!! Le courage appartient à ceux que demain n'effraie pas. Vous ne pouvez pas comprendre. Le jour où vous pourrez, les vaches auront des aîles et pondront des œufs…de poule..pour alimenter les renards qui alimenteront les rats.

 

Je crois que je viens de trouver la solution à la crise économique mondiale, les enfants !!!

 

L'humanité se divise sur son intelligence. La vraie. Pas celle qui nait des diplomes que l'on a parfois eus en trichant…juste un peu. N'est-ce pas les rats ?

Et plus le temps passe, plus les années passées me démontrent que l'être humain perd de ses capacités intellectuelles dont il est, au départ, totalement pourvu.

Nous sommes tous nés égaux. Ce qui fait nos différences part de notre éducation, de notre milieu socio-économique et de notre capacité ensuite à faire la part entre notre vécu et ce que nous aimerions vivre.

Les plus stupides voient ailleurs ce dont ils rêvent pour eux sans avoir la moindre chance d'y accéder (on donnerait le pouvoir à un syndicaliste, il en ferait quoi selon vous ?), et les plus intelligents sont mobiles et pluridisciplinaires. Ce qui ne va pas sans risque, évidemment. Et sans conséquence non plus.

Suis-je intelligente ? Oui. Suis-je stabilisée ? Non.  A qui la faute ? A personne. Je refuse de négocier avec les rats et avec les vautours.  J'aime ma liberté et j'aime mon honnêteté. Je ne suis pas et ne serai jamais plus déstabilisée par les rats.  J'ai fait ce que je devais faire et ce pour quoi j'ai signé. Ici ou ailleurs. Je remplis mes contrats. Je ne me fais pas de souci pour moi mais je commence à m'en faire pour cette pauvre humanité qui n'a que deux engences : être con ou ne pas l'être. La définition du terme vient avec l'expérience.

Un jour très prochain, vous jugerez tous de votre propre bêtise. Vous vous renverrez la balle quand 30 puis 50% de vos effectifs seront mis au chômage. Personne ne voudra assumer cette responsabilité-la. Et pourtant, vous aurez tous œuvré (ou presque) pour avoir ce qui vous pendait au nez depuis 10 ans. On vous a fait croire que vous étiez les meilleurs et les plus forts ? Allez dans la cave et trouvez les fromages ! Vous avez perdu votre âme en la vendant à des rats. Assumez maintenant. Moi, j'ai déserté en mon âme et conscience. Parce que je refusais de voir mon capitaine mis à mal à cause de vous.

Pour finir, savez-vous que les cabines grand luxe ont des bouées de sauvetage et des cannots particuliers ? Les rats et les sous-fifres coulent. Pas ceux qu'ils voulaient couler. Jamais. Pensez-y à l'occasion s'il vous reste un neurone. Et encore une fois, bon courage pour les prochains mois !!! Vous avez misé sur la perte. Et vous allez perdre. J'en connais un qui ne survivra pas aux prochaines élections….Tant mieux !

 

Finalement oui, nous vivons une époque formidable où les envieux vont enfin pouvoir avoir ce qu'ils enviaient. Ils vont enfin pouvoir assumer la responsabilité de leur pouvoir. N'était-ce pas ce qu'ils désiraient ? Il y a tellement de Iznogoud et si peu de « good » actuellement…..Que chacun accepte de porter le poids de sa responsabilité et il prouvera qu'il est « valable ». En refusant en dépit des preuves (et cela vaut en tous domaines…), il ne fait montre que de couardise et de bêtise. Même si dans l'administration française, les plus stupides, les plus nocifs, les plus envieux sont rois. Je ne désespère pas que cela puisse changer. Un jour. Peut-être. J'ai encore le droit de rêver, non ?



23/10/2008
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